Paris, le 9 septembre 2016
Fermeture des voies sur berges rive droite : contre l’esbroufe de l’exécutif, posons les vraies questions !
Les
réticences et critiques se font de plus en plus nombreuses concernant la
méthode avec laquelle la Mairie de Paris a décidé de la fermeture des
voies sur berges rive droite à la circulation automobile. Or,
plutôt que de remettre en cause sa méthode et son calendrier pour
parvenir à une piétonisation admise par tous, la majorité municipale
préfère faire la sourde oreille, passer outre la Commission d’enquête
publique, et renvoyer avec dédain ces critiques et
interrogations, pourtant légitimes, en les présentant comme dénuées de
fondements et de propositions.
En
réalité, la gauche municipale a décidé, depuis déjà de nombreuses
années, de faire de la question de la voiture à Paris un marqueur
idéologique, un clivage artificiel pour renvoyer tous ceux qui seraient
opposés
d’une manière ou d’une autre à leurs projets ou à leurs méthodes comme
des défenseurs rétrogrades d’un Paris pollué des années 60. Or, les
questions des déplacements individuels automobiles, comme de la
pollution, sont complexes. On ne peut envisager une réduction
de leur place au sein de la capitale, souhaitable à bien des égards,
sans repenser en profondeur et de manière plus globale la question des
transports à Paris.
Or, ce
positionnement, adopté depuis 2001 par Bertrand Delanoë et repris par
Anne Hidalgo, est dangereux, dans la mesure où il évite à l’exécutif se
poser certaines des bonnes questions de réduction de la pollution,
ce qui explique en grande partie son échec de la gauche en la matière.
Ainsi, je
milite depuis de nombreuses années pour que la Seine redevienne un axe
majeur pour Paris en termes de logistique urbaine et de fret fluvial. Un
aspect, hélas, toujours absent, y compris de l’appel à
projets commun avec des villes telles que le Havre ou Rouen, Réinventer
la Seine. Une question pourtant vitale, tant elle contribue à résoudre
l’une des sources majeures de pollution, atmosphérique, sonore et
visuelle à Paris : les poids-lourds. Une question
soigneusement esquivée par l’exécutif, à l’instar de celle de la
pollution aux particules fines dans le métro, qui préfère agiter le
chiffon rouge des véhicules automobiles individuels.
Agir au nom d’une gouvernance responsable, et non archaïque, c’est aussi cela entrer dans le Paris du 21ème siècle.
Edith Gallois
Vice-Présidente du groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris
Conseillère de Paris (13ème)
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